Prospective Quel système alimentaire en 2050 ?
Solagro a comparé différents scénarios sur les systèmes alimentaires à l’horizon de 2050. Si la piste de la réduction de la consommation de protéines animales est évoquée dans la plupart des études, la faisabilité technico-économique est souvent occultée.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
des systèmes alimentaires durables de demain. Pour cela, l’association a comparé 12 exercices de prospectives et 16 scénarios proposés par diverses organisations (instituts de recherche, organismes publics, ONG, think-tank...) à l’horizon de 2050.
Ces différents scénarios visent différents objectifs (zéro artificialisation nette, stopper la perte de biodiversité, atteindre la neutralité climatique...) avec des degrés d’ambition variables. Même si ceux-ci présentent des stratégies différentes, trois grandes similitudes s’en dégagent.
Vers une réduction de l’élevage
Premier point commun à la plupart des études : la tendance à diminuer la consommation de protéines animales et donc à réduire l’élevage. Le lien entre l’offre (cheptel) et la demande (consommation en protéines animales) reste nuancé en fonction des dynamiques d’exportations et importations.
> À lire aussi : La France pourrait perdre 584 000 vaches allaitantes d’ici à 2030 (13/09/2021)
Solagro souligne que de « nombreuses questions sont à discuter sur la mise en œuvre de ces trajectoires ». Elle évoque notamment « les questions économiques qu’il y a besoin de reconsidérer et de mieux travailler ».
La question des intrants doit être approfondie
Certains scénarios misent sur une augmentation jusqu’à 60 % des rendements pour tenir l’ambition climatique. Cependant, ces études ne prennent pas en compte le recours plus important aux intrants de synthèse nécessaires à la hausse du rendement.
Les impacts du changement climatique ne sont donc pas pris en compte. L’impact de la mobilisation plus importante des intrants chimiques sur la biodiversité et les services écosystémiques rendus par la petite faune ne sont également pas questionnés.
> À lire aussi : Les quatre scénarios de l’Ademe pour atteindre la neutralité carbone (30/11/2021)
Et la faisabilité sociotechnique dans tout ça ?
« La plupart des scénarios restent pauvres sur la question du chemin/des trajectoires de transition, de leurs implications socio-économiques comme de leurs leviers politiques », souligne Solagro dans son rapport.
Pour exemple, l’élevage représente un tiers de l’emploi agroalimentaire européen, la baisse de production animale pourrait théoriquement conduire à réorienter certains emplois vers d’autres secteurs (horticulture, maraîchage, protéines végétales...).
Solagro note l’importance de travailler également à l’échelle des filières et de « cibler les outils industriels sur lesquels il faudra investir » pour soutenir ces reconversions.
> À lire aussi : Quelle agriculture dans le monde en 2050 ? (18/02/2020)
Pour accéder à l'ensembles nos offres :